| 00- KHALIL CHAHINE . Ekzhibition 104
| 01- XAVIER THOLLARD . Ostinatos Piano solo
| 02- LINE KRUSE . Bånd


  KHALIL CHAHINE . Ekzhibition 104

Continuo Musique 2022jazz

Stéphane Chausse :clarinette, flûte, saxophone, ewi
Mathieu Chazarenc : batterie, percussions
Icheme Zouggart  : contrebasse
Khalil Chahine : Guitare, mandoline, compositions

et le quatuor à cordes : Analuna Chahine, Julien Brunard, Christophe Cravero, William Brunard

Invités :
Claude Egea  : trompette
Salvador Sobral  : chant

Avec la seule pochette de son Cd, peinte, colorée et discrète, le musicien guitariste s’annoncerait presque s’il n’y avait ce titre sibyllin (pour moi) « Ekzhibition 104 ». Mystérieux et contrasté car rien dans le musicien que nous avons pu découvrir et apprécier lors de la toute récente Nuit du Jazz du Théâtre de Caen (culturejazz 24- 03- 2022 ) pas plus que dans les compositions de ce dernier enregistrement ne confortent cette image. Enigmatique serait peut-être au total l’image possible de ce tempérament qui irrigue sa musique. Cet enregistrement récent témoigne des qualités qui nous avaient séduit en concert et que l’adjonction d’un quatuor à cordes pour quatre titres ainsi que du trompettiste Claude Egea pour quatre autres ne font que confirmer. Osmose est le maître mot de cette complicité instrumentale qui se fait sans rupture, sans vague mais qui vient enrichir la palette personnelle du peintre musicien. « Tableau » est le terme qui s’impose pour définir les compositions et leurs arrangements et qu’invoque lui-même le musicien-compositeur.
Impressionniste par ses couleurs et par ses formes, cet enregistrement diffuse une impression d’intemporalité. Jazz comme en suspens, entre deux lieux, deux temps, deux modes. En tous cas, plus de lumière que d’ombre dans cette musique de Khalil Chahine. Ce n’est pas le moindre des charmes de cet « Ekzhibition 104 ».


https://www.facebook.com/Khalil-Chahine-GROUP-1566528046968999/


  XAVIER THOLLARD Ostinatos Piano solo

Parallel Records

Deux ans après un disque en trio au titre prometteur “(Re) compositions”, Xavier Thollard est de retour en solo avec de nouveaux morceaux empruntés à des compositeurs, là encore, venus de tous horizons mais dont la particularité est qu’ils sont aussi tous des pianistes. Aussi après Pat Metheny ou Elton John, place à Thelonius Monk, Jean Sébastien Bach et Keith Jarett . Avec toujours la même gourmandise à rejouer les classiques ou les standards, à folâtrer à droite et à gauche et à réinventer le répertoire. Il est clair que la liberté l’emporte sur l’assujettissement ; ainsi chaque titre se fraye son chemin au fil de la fantaisie de l’improvisation. Avec toujours des surprises. On reconnait ,certes, au detour de quelques accords tel thème emprunté au repertoire classique ou au jazz tandis qu’il faut attendre les dernières notes de la mélodie de J.Kosma pour qu’une feuille morte solitaire s’abatte majestueusement sur le clavier. Quant à “Round midnight”, notre fétichisme à l’égard de l’interprétation de Monk nous amène – pour une des rares fois, à désirer que sa ré-interprétation par un autre pianiste soit l’égale de la traduction de “Don Quichotte” dans la nouvelle de Borges “Pierre Ménard…” soit, à la note près, la même version. Nobody’s perfect.
Cette brève incise ou ce léger bé mol, si l’on préfère, n’enlève rien au plaisir pris à écouter ces variations autour de thèmes connus, reconnus ou à reconnaître.


www.xavierthollard.com


  LINE KRUSE . Bånd

Continuo Jazz

Line Kruse : violon
Jesper Riis : trompette, bugle
Frederick Menzies : saxophone ténor, clarinette, clarinette basse
Steen Nikolaj Hansen : trombone
Peter Rosendal  : piano, Fender Rhodes
Kaspar Vadsholt  : contrebasse
Jonas Johansen  : batterie

Invités :
Caecilie Norbi, Helgi Jonsson : voix
Per Gade : guitare
Stéphane Chausse  : flûte
Minino Garay  : percussions
Ensemble Bow lines  : cordes

Sixième disque pour la violoniste danoise Line Kruse. Installée en France elle n’a de cesse de multiplier les expérimentations avec des formations qui varient –selon les circonstances du trio (« Invitation ») au big band (« Hidden Stone ») ou bien encore le septette auquel elle est très attachée et dont les liens qui les rassemblent donnent leur titre à ce dernier disque, « Band » qui ne désigne pas la formation de la violoniste mais qui signifie « Lien »
Alors que son trio revisitait Prokofiev, que son big band était sous influence afro-péruvienne, son septette, ici, emprunte un répertoire riche et varié allant de mélodies écrites par le grand musicien classique danois Carl Nielsen à un titre de Burt Bacharach en passant par de nombreuses compositions originales de Line Kruse elle-même. Septette certes mais largement renforcé par des violons, altos, violoncelles,
Soit au total 25 musiciens et chanteurs pour une architecture centrale reposant sur les sept musiciens et ses solistes. Mi-classique, mi-moderne aussi bien dans son inspiration que dans son expression, ce disque « Band » se balade à travers le temps avec beaucoup d’élégance et aussi une belle énergie sous l’archet de la violoniste Line Kruse et de ses différents solistes parmi lesquels le trompettiste Jespers Riis, le saxophoniste Frederick Menzie…
Au total, un répertoire et une interprétation riches, variés et enjoués
On pouvait découvrir et apprécier Line Kruse et son disque « Band », le 18 mai dernier au Bal Blomet.


https://www.linekruse.com/