| 00- ZILT- OUI !
| 01- JEAN-PIERRE COMO . My days in Copenhagen
| 02- DENSON / PILON / BLADE . Finding light- OUI !
| 03- ALLAN BOTSCHINSKY QUINTET . Live at Tivoli Garden 1996


  ZILT

JustListen Records

Jasper Bloom ; saxophone
Ian Cleaver : trompette
Thomas Pol : contrebasse
Wouter Kühne : batterie

Le jazz néerlandais n’est pas si présent que cela dans notre boite aux lettres et, pour le coup, le CD du quartet Zilt est une très belle surprise. Composé de trois jeunes musiciens et d’un autre un peu plus âgé (Jasper Bloom, 1965), le groupe combine les répertoires d’Ellington et de Misha Mengelberg en les entrelardant de quelques improvisations fort bienvenues. S’il fallait situer ce quartet, nous dirions qu’il appartient à l’avant-garde du passé. Une chose est à noter, d’un bout à l’autre du disque, les quatre musiciens s’entendent comme larrons en foire ; sans instrument harmonique, ils nous rappellent d’autres quartets des époques passées sans jamais paraître passéistes, ce qui est remarquable. Soutenus par une rythmique précise autant que vagabonde, le saxophoniste et le trompettiste aiment jouer au chat et à la souris. Croiser les lignes à l’envi avant de se rejoindre sur le thème, c’est indiscutablement leur affaire. Mélodique et aventureuse, la musique qui en découle est exempte de forfanterie, tout comme elle semble atemporelle. L’osmose et le plaisir du jeu font de cet album qui ne sort qu’en vinyl (on le trouve néanmoins sur les plateformes de musique en ligne) une sorte d’ovni pur jazz décomplexé, bourré d’idées et de joie de vivre dans une veine plus trop fréquentée de nos jours. Un album nécessaire sur toutes les étagères des cédéthèques qui se respectent.


jasperblom.com


  JEAN-PIERRE COMO . My days in Copenhagen

Bonsaï Music

Jean-Pierre Como : piano
Thomas Fonnesbæk ; contrebasse
Niclas Campagnol : batterie

Jean-Pierre Como, pianiste aux racines italiennes, est parti à la rencontré de la chaleur danoise. Et oui. Avec l’incontournable descendant direct de Nhøp, Thomas Fonnesbæk à la contrebasse, et Niclas Campagnol à la batterie, il ont formé un trio s’attaquant à quelques standards emblématiques dont ils ont fait leur terrain de jeu. Le résultat est d’une fraîcheur enthousiasmante et l’on ne s’ennuie à aucun moment à l’écoute de ce disque qui fait vivre le jazz mainstream avec finesse et éclat. Le moins que l’on puisse dire est les trois sont carrés ( !) et qu’ils s’entendent à merveille. Ils propulsent les thèmes avec une faim de loup, ils les malaxent et se les approprient avec une énergie débordante mais pas lassante. Passés à la moulinette de l’improvisation, l’ensemble de titres est joué sur des structures classiques au sein desquelles chaque musicien trouve la place qui lui convient pour s’exprimer pleinement en son nom comme au nom du collectif. C’est donc un disque mélodique à souhait, lyrique juste ce qu’il faut, toujours juste, que le trio a gravé et il nous semble même qu’il est accompagné d’un constant sourire, ce qui ne gâche rien, n’est-ce pas ?


https://www.facebook.com/comojeanpierre


  DENSON / PILON / BLADE . Finding light

Ridgeway Records

Jeff Denson : contrebasse
Romain Pilon : guitare
Brian Blade : batterie

La rencontre entre ces trois musiciens apparaît à l’écoute comme une évidence qui se devait d’exister un jour. Leur musique est d’une clarté et d’une dynamique éloquentes. Les compositions de Jeff Denson et Romain Pilon empruntent des veines complémentaires qui expriment un jazz vif et coloré, ouvert à tous les possibles. Dans ce contexte, Brian Blade est à la hauteur de son (monumental) talent. Il apporte au guitariste et au contrebassiste ce qu’il faut de virtuosité musicale pour compléter un trio aux oreilles grandes ouvertes. Entièrement élaboré autour d’un jazz aussi actuel qu’inspiré, le disque fait la part belle à des ambiances mariant la mélodie aux dérives aventureuses. Avec des sonorités jazz et quelquefois bluesy, un groove souvent imparable, les thèmes démontrent à tout instant la réelle connexion qui lie les trois artistes. Cette musique vivante, évoluant au gré d’une inspiration versatile s’érige d’elle-même en une somme à l’identité remarquable qui fait de ce trio un must incontournable s’inscrivant dans la lignée des grands trios modernes, guitare / contrebasse / batterie, de ces cinquante dernières années.


https://www.jeffdenson.com/
https://www.romainpilonguitarist.com/
https://www.brianblade.com/


  ALLAN BOTSCHINSKY QUINTET . Live at Tivoli garden 1996

Stunt Records

Allan Botschinsky : bugle
Bent Jædig : saxophone ténor
Jacob Fischer : guitare
Jesper Lundgaard : contrebasse
Alex Riel : batterie

Mort en 2020, Allan Botschinsky a laissé sur le jazz danois une empreinte non négligeable. Stunt Records édite là le double Cd d’un concert enregistré au début de l’été 1996 à Copenhague. En quintet avec des musiciens du cru dont la paire rythmique, reconnue bien au-delà des frontières danoises, Jesper Lundgaard et Alex Riel. Un guitariste remplace le pianiste que l’on s’attend à trouver dans ce type de combo, mais à part cela, rien qui ne sorte des sentiers battus d’un jazz classique efficace et mélodique où chaque musicien trouver l’espace pour briller par lui-même. Le groupé est soudé et porte le mouvement continu d’un jazz ne manquant pas d’idées et sachant à chaque instant garder l’équilibre, notamment grâce à une fluidité infaillible qui permet aux enchainements de se faire sur du velours avec un naturel qui sied à cette musique comme un gant (fait main). Pas de surprise donc, mais une musique de grande qualité exécutée au cordeau par des musiciens exigeants et complices. Ca fait déjà beaucoup et, à coup sûr, bien plus que nombre de daubes qui envahissent notre boite aux lettres…


https://www.allanbotschinsky.com/