MIGUEL ZENON & LUIS PERDOMO . El arte del bolero 2

Miel music

Miguel Zenon : saxophone alto
luis Perdomo : piano

Le premier enregistrement de ce duo autour d’El Arte Del Bolero nous avait paru magique. Ce second volume, issu d’une seconde session plus réfléchie que la première qui s’était faite sur un coup de tête, ne l’est pas moins. Des trésors de sensibilité à fleur de peau, voilà ce que sont ces sept titres. Celui qui ne se laisse pas happer par ces mélodies latino-américaines est à notre humble avis complètement sourd. Au-delà de leur virtuosité totalement maîtrisée, les deux artistes, dans un dialogue fécond, privilégie l’émotion. Toutes de sinuosité inspirée, leur lecture des standards d’Amérique du Sud est un régal absolu. Si le titre « L’art du boléro » est une évidence, il l’est d’autant plus que Miguel Zenon et Luis Perdomo pratiquent l’art du duo à un niveau stratosphérique. Aucune mélodie ne leur résiste et tout dans leur interprétation semble naturel ; nous parlons là de l’alchimie qui lie les deux musiciens et leur permet des improvisations magistrales sur des thèmes connus mais totalement renouvelés dans ce Cd. Indispensable.


https://miguelzenon.com/
https://luisperdomojazz.com/


  BAPTISTE TROTIGNON . Brexit Music

Naïve

Baptiste Trotignon : piano
Matt Penman : contrebasse
Greg Hutchinson : batterie

Comme il dit dans les notes d’intention du disque, ce n’est pas un album politique. Heureusement ! Et donc, Baptiste Trotignon s’attaque à la pop music anglaise en interprétant à sa sauce quelques chansons iconiques des seventies écrites par les plus grands. Contrairement à d’autres jazzmen ayant eu à cœur de « jazzifier » entièrement leurs reprises, le pianiste ne sacrifie pas les mélodies, ce qui ne l’empêche aucunement de digresser à l’envi avec la science pianistique qui est la sienne. Accompagné par une rythmique de luxe, il donne à écouter une musique chaleureuse, enjouée et percutante. Les trois compères ont visiblement pris grand plaisir à la jouer et, comme ce sont des instrumentistes hors pairs, ils ont réussi à instiller dans cette musique la finesse propre au jazz sans jamais sacrifier l’animalité de la pop sur l’autel de la bienséance et du conformisme. Laissez-vous tenter par un disque réjouissant, empli d’une énergie positive, en parfait désaccord avec notre époque.


https://www.baptistetrotignon.com/


  FRANCOIS LAPEYSSONNIE . Karst

Shed Music

François Lapeyssonnie : basse, Fx
Gauthier Toux : claviers, Fx
Zacharie Ksyk : trompette
Antoine Paganotti : batterie

Invités

Lea Maria Fries : voix
Matthis Pascaud : guitare, guitare lap steel

Voici un drôle d’album qui aime à puiser à toutes les sources. Un esprit jazz et des influences diverses, allant de la pop à l’électronique, font son terreau. La signature sonore de l’enregistrement, particulièrement réussie, sert parfaitement le propos musical du groupe. On pense à la pop progressive des années soixante-dix, on pense un peu à Miles pour l’énergie sonore développée, telle qu’elle l’était en concert à l’époque d’Agharta et Pangaea. Cependant, le quartet possède une empreinte qui lui est propre. Les atmosphères se développent de manière homogène autour de paysages mélodiques somme toute magnétiques. L’ensemble ne manquant pas de générosité, l’auditeur peut se laisser séduire avec aisance par l’univers mis en scène de François Lapeyssonnie et des ses acolytes. Assez éloigné du jazz au sens traditionnel du terme, ce disque n’en demeure pas moins intéressant et à découvrir.


https://www.francois-lapeyssonnie.com/


  ANDREW SYNOWIEC . Fun

House of sin studio

Andrew Sinnowiec : guitare
Gary Nowak : batterie
Jorgen Carlsson : bass
Carey Frank : orgue
Pete Korpela : percussions

Allez ! Un peu de gros son pour vous récurer les pavillons et vous éviter de penser aux subtilités du jazz. Andrew Synowiec est le guitariste de studio que tout le monde s’arrache à Los Angeles et il a joué avec une grosse part du gratin de la pop anglo-saxonne : les Who, Elton John, Carole King, Donna Summer et on en passe trois douzaines au moins. Naturellement, c’est un virtuose du manche auquel rien ne résiste et, dans cet album, il est accompagné par des musiciens de son calibre (notamment un excellent organiste). Rock FM ? Rock west coast ? Ou les deux à la fois ? Peu importe. Le disque est plein d’une énergie joyeuse et les compositions du guitariste, bien qu’elles ne soient pas révolutionnaires sont très efficaces, tout comme la production de l’album d’ailleurs. L’ingénieur du son n’est autre que celui des Foo Fighters ou encore de Tedeschi/Trucks, Tom Petty et Joe Satriani. Contrairement à ce dernier (qui nous a toujours un peu ennuyé, soyons francs), Andrew Synowiec possède un petit truc en plus qui rend sa musique charnelle. Et oui ce n’est pas du jazz. Et alors ?


www.andrewsynowiec.com