Les disques de : Gilad HEKSELMAN, Eric LE LANN, Charles LLOYD – Jason MORAN, VINCENT PEIRANI, Joshua REDMAN, Kendrick SCOTT, Simon SPIESS
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On a le sentiment que Gilad Hekselman est un des guitaristes les plus intéressants dans le mouvement de perpétuelle évolution du jazz. Son précédent disque, Hearts wide open (Le Chant du Monde - 2011) nous avait épaté par sa joyeuse inventivité et l’impression d’inspiration lumineuse qui s’en dégageait.
Avec "This just in", il reprend le mêmes et il continue son chemin. On notera cependant que la formule du trio est mise en avant. Et quel trio ! Avec Joe Martin (contrebasse) et Marcus Gilmore (batterie), on tient une des meilleures paires rythmiques actuelles. Et quand le saxophoniste Marc Turner se joint à cette trinité épanouie, le quartet fait des merveilles.
Si les deux formules (trio-quartet) cohabitent aussi harmonieusement, c’est que le disque possède une ligne conductrice. Il est agencé comme un journal télévisé (ou radiophonique) avec une alternance de séquences musicales ayant chacune une tonalité particulière, à trois ou quatre, entrecoupées de Newsflashs, des spots d’information sans paroles construits sur des assemblages d’éléments sonores "fabriqués" par le guitariste et ses trois co-animateurs.
Gilad Hekselman donne ici toute la dimension de son jeu de guitariste, un discours fluide porté par un sens de la mélodie et des ruptures, une maîtrise du son qui évite toute complaisance par un usage mesuré des effets mais qui conserve à la guitare électrifiée une couleur très naturelle. On pourra s’en convaincre en écoutant March of The Sad Ones par exemple où "l’accompagnement" de Joe Martin et Marcus Gilmore est d’une limpidité remarquable.
Seule pièce "empruntée" de ce répertoire, Nothing Personal de Don Grolnick est un des points culminants de ce disque. Une magnifique leçon de jeu collectif en quartet avec un Mark Turner... évidemment irréprochable et inspiré, comme à son habitude, nullement influencé par l’interprétation qu’en donna Michael Brecker autrefois.
Écoutez ce "journal", il ne donne que de bonnes nouvelles ! C’est si rare de nos jours...
.::Thierry Giard: :.
> Jazz Village SP 9570013 / Harmonia Mundi
Gilad Hekselman : guitares électrique et acoustique (12), synthétiseurs, glockenspiel / Joe Martin : contrebasse / Marcus Gilmore : batterie / Mark Turner : saxophone ténor sur 2, 9, 13.
01. Above / 02. Newsflash #1 / 03. This Just In / 04. Newsflash #2 / 05. The Ghost of the North / 06. Newsflash #3 / 07. March of the Sad Ones / 08. Newsflash #4 / 09. Nothing Personal (Don Grolnik) / 10. Eye In the Sky (Parsons-Woolfson) / 11. Newsflash #5 / 12. Dreamers / 13. This Just Out // Enregistré en décembre 2011 et janvier 2012.
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« Il avait quelque chose de vraiment touchant, comme l’était sa musique, un mélange de vulnérabilité et de force » Éric Le Lann
Rendre hommage à Chet Baker c’est rendre hommage au chant, à la demande intérieure. L’art du chant c’est celui du silence, l’art d’entrecouper les phrases par la respiration qui permet de rebondir, de prolonger. Que ça soit du jazz n’a que peut d’importance mais c’était l’idiome de Chet, celui d’Éric Le Lann dont on ne saurait trop louer le talent d’un musicien authentiquement jazz, que ça transpire par tous les pores de la peau. On sait qu’Éric a côtoyé Chet l’un de ses héros comme il a côtoyé Michel Graillier son ami, qu’ils partagent la même “chose”.
La formation qui l’accompagne ici, Nelson Veras à la guitare et Gildas Boclé à la contrebasse pourrait faire penser à celle du trio de Chet avec Doug Raney et Niels-Henning Ørsted Pedersen ; mais c’est plus au sans batterie auquel il faut songer tant les jeux de Nelson et Gildas sont différents de leurs homologues américains et danois et se rapprochent par l’esprit du trio avec Michel Graillier et Riccardo Del Fra. Soulignons le jeu unique de guitare de Nelson, son accompagnement, ses silences, ses soli, la qualité du son, du swing, l’archet, la justesse de l’intonation, la clarté des idées de la contrebasse de Gildas.
Si ce disque semble à priori dans la forme proche d’un certain classicisme, ces musiciens nous ont prouvé dans d’autres entreprises leur éclectisme, soulignons toutefois l’approche de l’hommage, reprise du répertoire chanté de Chet, de standards, mais le chant intérieur, le son, sont ceux d’Éric ou comment retenir la leçon du maître sans le plagier.
On est ici proche de la transmission orale, alors laissons-nous embarquer par ces phrases qui peuvent s’écouter sans relâche et qui en disent long sur le parcours de ces musiciens.
.: : Pierre Gros : :.
> Bee Jazz Bee057 / Abeille Musique
Éric Le Lann : trompette / Nelson Veras : guitare / Gildas Boclé : contrebasse
01. For Minors Only / 02. If I Should Care / 03. The More I See You / 04. I Am A Fool To Want You / 05. Summertime / 06. The Touch Of Your Lips / 07. Milestones / 08. Zingaro / 09. Love For Sale / 10. Angel Eyes / 11. Backtime // Enregistré, mixé et masterisé par Simon Derasse à 51Studio en Août & Septembre 2012. La photo de pochette est de Christian Ducasse.
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Rappelons d’abord le parcours de Charles Lloyd (Cherokee-Afro-irlandais-mongole), sa longue amitié avec Billy Higgins, ses débuts avec Chico Hamilton, sa collaboration avec Cannonball Adderley, ses propres groupements puis une retraite spirituelle de dix ans interrompue entre autre par Michel Petrucciani venu le chercher à Big Sur avant de trouver en Jason Moran un partenaire régulier. Charles Lloyd nous régale de ce son si particulier aux différents saxophones et flûtes qu’il a su se forger dès les années soixante, de mélodies comme Mood Indigo ou Pretty girl du répertoire ellingtonien sans oublier You’ve Change un standard immortalisé par Billie Holiday, mais aussi par une suite originale en quatre mouvements The Hagar Suite composée par Lloyd en l’honneur de son arrière arrière-grand-mère, petite fille du Sud du Mississippi qui fut vendue à l’âge de 10 ans à un marchand d’esclaves dans le Tennessee, chaque mouvement représentant une étape de sa vie. (L’explication et la signification du mythe d’Hagar dans l’iconographie américaine et afro-américaine nous entraînerait ici trop loin aussi je laisse à chacun le loisir de chercher).
On sent ici une recherche de pureté (ce mot peut être effrayant mais je veux parler ici de simplicité mélodique au sens large) du phrasé qui le rapproche dans la manière du Lester Young de These Foolish things (version 1945) ou du Ballads de John Coltrane. La mélodie rien que la mélodie. Il faut aussi souligner dans cette réussite le travail remarquable de Jason Moran qui montre ici sans étalage sans démagogie sa science harmonique et rythmique de haut vol, sa connaissance du piano autant jazzistique que classique ou contemporain. L’écoute de Rosetta, I Shall Be Released ou de God Only Knows est significative de l’éclectisme et de la complicité des deux hommes.
Et c’est ici autant un disque de Charles que de Jason, où l’on sent alors la différence de génération qui veut qu’aujourd’hui on soit armé à affronter n’importe quelle style pour pouvoir vivre de la musique, qui veut que l’on passe autant par l’étude que par l’expérience. Certes ça n’est pas nouveau, le jazz ayant toujours demandé la réflexion, l’étude et l’engagement : 10% de talent 90% de sueur mais pour Jason l’étendue de son savoir est à l’évidence immense.
Cette différence ne nuit en aucune manière et participe au contraire au métissage et à la richesse de ce très beau disque.
.: : Pierre Gros : :.
> ECM 2311 / Universal Music France
Charles Lloyd : saxophones ténor et alto, flûtes alto et basse / Jason Moran : piano et tambourin
01. Pretty Girl (Stayhorn) / 02. Mood Indigo (Ellington) / 03. Bess, You Is My Woman Now (Gershwin) / 04. All About Ronnie (Greene) / 05. Pictogram (Lloyd) / 06. You’ve Changed (Fischer) / 07. Hagar Suite I. Journey Up River / 08. Hagar Suite II. Dreams Of White Bluff / 09. Hagar Suite III. Alone / 10. Hagar Suite IV. Bolivar Blues / 11. Hagar Suite V. Hagar’s Lullaby (7-11 : Lloyd) / 12. Rosetta (Hines) / 13. I Shall Be Released (Dylan) / 14. God Only Knows (Wilson) // Enregistré en Californie en avril 2012
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Vincent Peirani renouvelle l’accordéon “à la française”, c’est un fait avéré.
Assis sur une tradition parfaitement maîtrisée, il ose aller plus avant dans l’exploration de l’instrument comme des répertoires. C’est là tout son talent. On peut y ajouter l’art de bien s’entourer, ce qui ne nuit jamais à un projet.
Quel que soit le genre musical abordé, l’accordéoniste laisse éclater une virtuosité qui n’est pas que technique. Parce qu’être virtuose, c’est aussi savoir donner à la musicalité la place qu’elle mérite. Dans le cas contraire, l’auditeur ne manque pas de s’ennuyer. De fait, Vincent Peirani démontre avant tout son aisance à naviguer d’une atmosphère à l’autre sans compromettre la nature de son discours éminemment personnel. On appelle cela « avoir de la suite dans les idées ». Cohérence donc, dans le jeu, dans l’échange avec les autres musiciens et plaisir de jouer évident, la multiplicité des genres abordés, donnent à sa « boite à frissons » des allures de pochette surprise dans laquelle l’envie de plonger l’ouïe sans retenue n’est pas feinte.
Modernité et lisibilité sont deux états musicaux souvent contradictoires, Vincent Peirani sait les réunir en offrant une musique riche et dense qui ne cède pas à la facilité.
.: : Yves Dorison : :.
> ACT 9542-2 / Harmonia Mundi
Vincent Peirani : accordéon, accordina (4), voix (3, 7) / Michael Wollny : piano, Fender rhodes (6) / Michel Benita : contrebasse /+/ Michel Portal : clarinette basse sur 5 et bandonéon sur 7 / Émile Parisien : saxophone soprano sur 6 et 11
01. Bailero (J. Canteloube) / 02. Waltz For JB (B. Mehldau) / 03. Hypnotic / 04. Goodnight Irene (trad) / 05. B H / 06. Air Song / 07. 3 Temps pour Michel P. / 08. Shenandoah (trad) / 09. I Mean You (T. Monk) / 10. Throw It Away (A. Lincoln) / 11. Balkanski Cocek (A. Sisic) / 12. Choral
Dans la série "les descendants", Ravi Coltrane, fils de John et Alice Coltrane né en 1965, et Joshua Redman, fils de Dewey Redman né en 1969, tous deux saxophonistes comme papa sont dans l’actualité de ce printemps 2013 : ils "tournent" en Europe.
Pour Joshua Redman, la série de concerts qu’il donnera en quartet vient promouvoir ce nouvel album qui donne à entendre une musique sans doute assez différente dans la forme de ce que proposeront lesdits concerts.
"Walking Shadows" à tout de l’album "de luxe", le genre d’extra qu’un musicien peut s’offrir quand il atteint une notoriété qui lui donne accès à l’univers de compagnies discographiques renommées.
Pour ce cinquième album sous son nom au catalogue Nonesuch, c’est Brad Mehldau qui le coache en prenant en charge les arrangements et orchestrations de douze ballades signées par un panel très large d’auteurs prestigieux, de Bach à Lennon & McCartney.
Combien de musiciens de jazz, et de saxophonistes en particulier, ont rêvé de se baigner dans un océan de cordes, de bois et tout ce qui s’ensuit. Getz et bien d’autres le firent dans le passé. Joshua Redman aussi, avec ces ombres qui déambulent dans un univers nébuleux, vaporeux, heureusement retenu au sol par un trio formidable mais un peu trop discret. Brad Mehldau au piano (qui a voulu cette ambiance), Larry Grenadier, son fidèle complice contrebassiste et le batteur Brian Blade qui a eu l’occasion lui aussi, avec Wayne Shorter, de mêler ses toms et cymbales à des formations (quasi-)symphoniques (tiens, il y a le très bel Infant Eyes de W.S. au programme avec J.Redman au soprano qui "shorterise").
Ce disque ne manque ni de charme ni de classe... Quand on a de bons ingrédients et une brillante équipe de commis, on ne fait pas de mauvaise cuisine. On ne remarque pas de grande combativité cependant... Tout ce passe "à la cool" et on passe un bon moment avec un de ces disques qu’on aura plaisir à réécouter dans les moments où on a besoin de douceur et de volupté et d’une certaine noblesse. Walking Shadows ne manque pas de tout cela.
On attend les concerts en quartet pour goûter en live le Redman Jr nouveau...
.::Thierry Giard: :.
> Nonesuch 532288 / Warner Music Group
Joshua Redman : saxophones ténor et soprano / Brad Mehldau : piano et arrangements / Larry Grenadier : contrebasse / Brian Blade : batterie / Ensemble orchestral dirigé par Dan Coleman
01. The Folks Who Live On The Hill (Jerome Kern & Oscar Hammerstein Ii) / 02. Lush Life (Billy Strayhorn) / 03. Stop This Train (John Mayer & Pino Palladino) / 04. Adagio (J-S Bach) / 05. Easy Living (Leo Robin & Ralph Rainger) / 06. Doll Is Mine (Kazu Makino, Amedeo Maria Pace & Simone Maria Pace) / 07. Infant Eyes (Wayne Shorter) / 08. Let It Be (Lennon-McCartney) / 09. Final Hour (Joshua Redman) / 10. Last Glimpse Of Gotham (Brad Mehldau) / 11. Stardust (Hoagy Carmichael) / 12. Let Me Down Easy (Joshua Redman)
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Avec Conviction, Kendrick Scott dévoile la profondeur de sa personnalité. Pour ce troisième album sous son nom, il affirme et tend à prouver un constant souci d’honnêteté et de sincérité, de l’écriture à la réalisation avec la complicité de son groupe intitulé Oracle. "Une musique du cœur" (comme le dit le producteur Derrick Hodge) qui dégage également une impression de sérénité.
Kendrick Scott, batteur né à Huston en 1980, a grandi dans une famille de musiciens qui officiaient à l’église. Une entrée dans la vie sous l’influence de la croyance religieuse et de la spiritualité qui a laissé des traces comme en témoigne Pendulum, sorte de prière qui introduit la musique et installe une atmosphère qui évite cependant tout mysticisme. Sa carrière musicale s’est façonnée brillamment dans les meilleures écoles. Pour autant, cet admirateur d’Art Blakey ne fait aucun étalage de son savoir. Il joue la musique qui lui correspond, une conception du jazz affranchi de cadres stylistiques trop stricts tout en préservant un équilibre entre composition et improvisation.
Kendrick Scott, connu comme accompagnateur de musiciens de la génération "d’ouverture" (Gretchen Parlato, Terence Blanchard...), se révèle en compositeur de mélodies envoûtantes et captivantes sans mièvrerie. Le tube de ce disque pourrait bien être "Too Much", chanson mise en valeur par la voix d’Alan Hampton au grain assez particulier qui évite un côté soul trop banalisé dans les productions actuelles. On remarquera d’une manière générale un goût pour les voix qui apparaissent fréquemment dans les arrangements de différents titres.
Avec une formation soudée et très impliquée dans la musique d’un leader fédérateur, des compositions de belle facture et nuancées, sans agressivité ni mollesse, Conviction est un disque qui ne demande qu’à vous... convaincre de qualités à découvrir au fil des écoutes.
.::Thierry Giard: :.
> Concord Records CJA-34192-02 / Universal Music France
Joe Sanders : contrebasse / John Ellis : saxophones, clarinettes / Taylor Eigsti : piano / Mike Moreno : guitare / Kendrick Scott : batterie et compositions /+/ Alan Hampton : voix
01. Pendulum / 02. Too Much / 03. I Have A Dream / 04. We Shall By Any Means / 05. Liberty Or Death / 06. Cycling Through Reality / 07. Conviction / 08. Apollo / 09. Serenity / 10. Be Water / 11. Memory Of Enchantment
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Simon Spiess est un jeune saxophoniste suisse (26 ans) et pourtant, ce disque laisse à penser qu’on est en présence d’un musicien en pleine maturité, surtout pas un agité écervelé pour le moins.
On entend chez lui un plaisir du son qui prend le temps de se poser, de gonfler, de voler, de chuinter, de chanter en un mot. L’entente avec ses deux compagnons est plus que cordiale. Ils prennent beaucoup de plaisir à jouer et à donner vie à cette musique aux ambiances délicatement nuancées. Et quand ils invitent le guitariste Gabriel Beuerle qui discourt remarquablement sur la plage d’ouverture ou la vocaliste Julia Pellegrini au chant très naturel (sur 3 titres), ce n’est pas pour l’apparat mais bien pour apporter un peu plus de contrastes dans un disque qui n’en manque déjà pas.
Dans la masse de la production discographique actuelle, il y a des disques qui nous mettent en éveil dès la première écoute. Parfois, les suivantes sont décevantes mais ce n’est pas le cas ici car "Afer All" est un album dont la richesse se distille tranquillement. Une musique qui sollicite l’attention et la mérite.
On verra là, cette fois encore, la pertinence de la sélection effectuée par Ralf Altrieth et son associé Johannes Reichert, pour composer un catalogue qui soit à l’image de leurs passions et le leurs désirs pour le label Meta Records.
Ce disque prouve encore que les productions de qualité ne doivent rien au hasard.
> Meta Records Meta 066 / CODAEX
Simon Spiess : saxophone / Marco Nenniger : contrebasse / Daniel Mudrack : toms et cymbales /+/ Julia Pellegrini : voix sur 3 et 7 / Gabriel Beuerle : guitare sur 1
01. After all (Mudrack) / 02. Never Settle Down (Spiess) / 03. Toulouse (Mudrack) / 04. Arcane Voluptuousness (Trio) / 05. Edquist (Spiess) / 06. Reunion (Spiess) / 07. Es War Einmal (Mudrack) / 08. Pascale (Spiess) / 09. Xhosa (Trio) / 10. An Der Spree (Spiess) / 11. Farewell (Spiess) / 12. Blues in Green (Trio) // Enregistré à Mannheim (Allemagne) en janvier 2011 et décembre 2012
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